26 – La fuite de Fant en compagnie d’Ailhiance

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La journée commence dès l’aube au palais de Malori autour d’une petite collation. C’est un cercle resserré qui se retrouve là. Y figurent sa seigneurie Malori, son agaçant majordome Nashriz, l’espionne de la ville, Élise, la chef de la sûreté de Fant, Phiona ainsi que son bras droit, Djalesh. Il s’agit de préparer « la fête de la joie », le jour d’intronisation du Seigneur à Fant, qui aura lieu le lendemain. Cette année, le service d’ordre est aux abois. Les attaques du fou ont laissé des traces. Si les stigmates de son intrusion sont désormais effacés, il n’en va pas de même du sentiment général d’insécurité de la population. Djalesh assiste à une nouvelle joute verbale entre Phiona et Nashriz. Élise, plus mesurée, adopte le point de vue de Malori. Djalesh s’attendait à ce type de réaction. Le regard de biais qu’elle lui a adressé atteste qu’elle s’interroge elle aussi à son sujet. Ils se connaissent. Dans quelles circonstances se sont-ils rencontrés ? Tous deux l’ignorent. Djalesh obtiendra-t-il l’autorisation de circuler librement dans tous les bâtiments de la ville -Palais et Temple compris- lors de la fête de la joie ? Phiona l’exige. Nashriz s’y oppose. Malori tranchera dans la soirée. A leurs sorties du Palais, Phiona confie à Djalesh que Malori se conformerait à son avis. Il n’avait pas le choix. Comment pouvait-elle l’affirmer avec certitude ?


Inclusion d’une scène dont la temporalité est imprécise: voir Scène 11 Fant


Seconde étape d’une journée marathon. Ils ont rendez-vous avec Mina dans une villa anodine du quartier du marché. Les deux sicaires de la triade gardent l’entrée de la villa. Aucune négociation à espérer avec ces deux-là. Finalement, ils entrent. Non, Phiona se ravise. Une affaire importante nécessite sa présence. Ce qui implique un tête à tête avec Mina. Mina le reçoit sans chaleur. Il ne peut s’empêcher de frissonner quand elle lui tend la main. Mosaûl gémit silencieusement à ses côtés. Pour une fois, son épée fait preuve de sagesse. Pourvu que la prêtresse ne perce pas ses défenses. La bougre se montre soupçonneuse et seule l’autorité de Phiona le préserve de son ingérence. Jusqu’à quand ?


Inclusion d’une scène dont la temporalité est imprécise: voir Scène 12 Fant


Les cinq personnes ligotées et à moitié hagardes seront exécutées sans coup férir dans l’après-midi car Némésis en a décidée ainsi. Ils prêchent tous le chaos. C’est là, l’unique charge qui pèse sur ces deux femmes et ces trois hommes. S’il ne connaît pas les trois hommes, son cœur bondit à la vue des deux femmes. Laendelle, l’ancienne compagne d’Ailhiance et Xanaelle, en chair et en os. Ils ont tous été maltraités. Personne pour leur prodiguer des soins. Est-ce cela la justice de Némésis ? Djalesh tente d’amadouer la prêtresse. Elle esquisse un mince sourire. Enfin une preuve d’humanité dans ce visage glacé. Serait-il prêt à divulguer le nom et le lieu de résidence de la femme qui l’accompagnait à son arrivée à Fant ? Il est étonnant qu’elle ne le sache pas. Son réseau de surveillance serait-il défaillant ? A moins qu’elle ne le teste.


Inclusion d’une scène dont la temporalité est imprécise: voir Scène 13 Fant


Non, il ne la trahira pas… il préfère livrer Maïale, sa f…. ???? Qu’allait-il imaginer ? Pourquoi cette image s’est-elle imposée à son esprit. Il frémit. Le temps d’un soupir, la pièce bascule, les murs gondolent, le sol se dérobe à ses pieds. Il cherche une chaise. L’impression de perdition se dissipe… Oui, Maïale est une personne dangereuse qui tente de déstabiliser le pouvoir en place. Xanaelle sera épargnée. Les triades vérifieront ses allégations. En attendant, ils gardent Xanaelle sous étroite surveillance. Gardez-vous de l’approcher.

Djalesh retourne à la caserne. Il s’affale sur son lit. Il extrait Mosaûl qui ronronne de plaisir. Cette mascarade a assez duré. Phiona lui doit des explications. Les mots de Mina résonnent encore dans sa tête. « … depuis quelques temps, depuis votre arrivée à Fant en fait, Phiona a changée. Elle n’est plus la même. Elle trompe et égare son entourage proche. Je suis persuadée que la Phiona que j’aie connue jadis et celle d’aujourd’hui sont différentes. Que lui avez-vous donc fait ?»

Tandis que Djalesh court après ses chimères, Shade se prélasse. Demain sera une longue journée. Liane leur a parlé de « la fête de la joie ». Une fête dédiée au seigneur de la ville, une suite de plaisirs ininterrompus durant lesquels les habitants se vautrent dans la débauche. On attend d’elles des attentions dignes de leurs statuts et plus encore, des attentions matinées de surveillance. Le velours et les crocs. Un jeu dangereux d’autant que l’ivresse, les drogues et l’effet d’entraînement libèrent les pulsions malsaines et meurtrières. Il s’agit d’être habile. Un jeu instructif aussi. Shade profite de ces moments de plénitudes pour…

Phiona était entrée dans la chambre. Elle le regarde avec stupeur puis tire son épée. Dans son regard métamorphosé, il ne décèlera qu’incompréhension et rage. Elle n’est plus celle qu’il aura fréquenté car … l’espace chavira, les murs s’estompèrent, ils s’étaient sentis transportés, telles des embarcations ballottées sur les flots tumultueux d’un fleuve en colère où, depuis les rives, des figures les dévisageaient les traits déformés par la vitesse d’un courant incontrôlé… encore qu’il y avait bien un pilote, mais ils ne discerneront que son dos. Un homme trapu qui se jouait des flots en furie.

Ils ont revêtu leurs habits d’aventuriers. Les corps de deux gardes du palais gisent à leurs pieds. Bathsharaé, Shade et Djalesh se dirigent l’air décidé vers le bain bouillonnant de la salle du Conseil. A l’extérieur des déflagrations sourdes retentissent. Djalesh et Shade n’ont conservé aucuns souvenirs des événements passés. Le chat en sait il davantage ? Il n’y a rien d’anormal, les événements suivent leurs cours. Une forme intangible aux cheveux de suie auréolée d’une lumière blanche entre dans la salle. Une wraith ou quelque chose d’approchant. Ils ne l’ont jamais vue. La discussion avorte. Après un combat âpre, ils la repoussent. Ils se dépêchent d’emprunter le conduit avant que la magicienne n’alerte des renforts.

La magnificence du Palais cède la place à des souterrains glauques et obscurs. Un golem de boue les accueille en guise de bienvenue. Aux coups de butoirs de la chose, Djalesh et Shade répondent par le fouet. Lacéré de toute part, le golem se désagrège. La vie qui l’animait l’a quitté. Bathsharaé avait suivi le combat contre la magicienne sous une table. C’est dissimulée dans un trou qu’elle contribua à l’élimination de la chose. On mesure son efficacité au combat. Ils progressent dans les souterrains en suivant la voie tracée par le sort de Shade. En chemin, ils rencontrent un être vil et repoussant. Un disciple de Jïane. Ce dernier prétend convoyer les âmes des défunts vers Nysnmos, le royaume des morts. Il est vrai que beaucoup décèdent en ce moment. Le travail ne manque pas. Cet être ne s’intéresse pas à leurs sorts pour le moment. Leur temps n’est pas venu. Ils ont reçu une invitation, si le cœur leur en dit, pour visiter son royaume. Ils déclinent son offre.

Le rai de lumière fraie sa route dans ce dédale… oh, combien ce mot leur évoque des souvenirs lointains. Ils montent une enfilade de marches et déboulent dans le Temple de Mellissandre, cela ne fait plus de doute. Il fait froid ici. Des salles ternes sans joies, baignées d’une lumière blafarde sans chaleur se succèdent. Parfois, des êtres désincarnés leur font face. Des hommes affreusement mutilés et contraints leurs offrent des présents, souvent leurs propres corps scarifiés. Le temple glacial dédié à Mellissandre n’augure rien de bon. Le contact télépathique ténu qui les relie avec Ailhiance augmente en intensité. Après de multiples errements, ils découvrent celui qu’ils croient être Ailhiance.

Celui qu’ils croient être Ailhiance est emprisonné dans une sphère de verre translucide suspendue par quatre filins métalliques accrochés aux murs d’une petite salle aux murs défraîchis. Un foulard recouvre ses yeux. Il flotte dans un liquide incolore tel un fœtus. Il semble inconscient. Ils rompent un à un les filins puis martèlent de leurs épées la sphère. Elle résiste puis s’ébrèche. Un liquide visqueux s’en échappe recouvrant peu à peu le sol de la pièce. Il faut faire vite car la femme qu’ils ont affrontée accourt accompagnée d’un diable du froid imposant. Ce diable brandit un trident igné. C’est la première fois qu’ils l’aperçoivent, pourtant... pourquoi cette impression de « déjà vu ». Pas le temps de décrypter la situation car ces deux-là se rapprochent. Celui qu’ils croient être Ailhiance chute sur le sol, expulsé de la sphère brisée. Ils le saisissent et disparaissent loin de Fant. Aucune force ne s’est opposée à leur départ. Ils ont libérés celui qu’ils croient être Ailhiance.

MF-Level 14-4, monoclassé