La soirée se poursuit et vire à l’orgie. Xanaelle profite du chaos environnant pour s’éclipser… suivie par ses fidèles chiens de garde. Ils la retrouvent un peu plus loin assise en bonne compagnie à un bar du port. Retour à la case départ. Entre temps Djalesh fait la rencontre d’un personnage inquiétant sur « l’île de la dague » qui manipule les éléments. Finalement, tout le monde se dirige vers ses quartiers pour un repos bien mérité. Ils dorment tous, enfin, presque tous… Shade, survoltée par cette nuit de fureur, lacère un jeune freluquet jusqu’au sang. Que cela lui serve de leçon, l’impudent !

Au matin, Arcademion s’enhardit et rentre dans la chambre de Xanaelle. Apparemment, cela ne la surprend pas. Elle saisit l’occasion pour lui demander d’assurer sa protection… et plus si affinités. Arcademion ne se fait pas prier et accepte volontiers. Une réunion au sommet se tient entre grands de Salios à « l’auberge de l’âtre ». Il y a là Raven, le nobliau émoussé, son fils Sidon, fraîchement nommé capitaine des gardes, Winston, le maire arrogant, Solant, le grand prêtre de Bâtri et enfin Christina, la responsable de l’école de magie de Salios. Ils sont interrompus par l’arrivée brutale d’un homme, de la taille d’un géant, au port altier, à la poitrine nue qui tient dans sa main un large trident. Il en impose le nouveau venu. D’ailleurs la discussion cesse à sa venue et le grand prêtre sort avec ce colosse, suivi peu de temps après par Christina. Heureusement car Djalesh, toujours obnubilé par le paladin et sa fille, trépignait sur sa chaise. Derrière ses paroles tout de miel se cachent de vils pensées. Sidon, est captivé par… Shade. Il lui propose un rendez-vous pour la soirée. Allons-donc, bien sûr. Un rendez-vous avec le capitaine des gardes de Salios, cela ne se refuse pas.

Djalesh et Shade retournent à la taverne de l’ogre espérant retrouver Arcademion et Xanaelle… mais, voilà, ces deux-là sont absents car ils convolent le long des docks, main dans la main. Bien entendu, ils essuient les sarcasmes des deux autres à leur retour. A peine assis, qu’une servante leur transmet un billet. « Suivez-moi ». Une jeune femme encapuchonnée se lève et sort de l’auberge. Ils emboîtent son pas. Ils traversent la ville d’Est en Ouest, puis bifurquent au Nord. La ville s’efface pour laisser place aux champs, séparés par de nombreux bosquets et quelques arbres poussifs. La balade s’achève sous une habitation montée sur pilotis, toute en bois et ouverte aux quatre vents. Ils discernent dans les broussailles quatre huttes. Encore plus au Nord, on devine l’entrée d’un cimetière.

Leur correspondante, Lisaé, est une demi-elfe plutôt jolie, vêtue sans artifices. C’est en tant que grande prêtresse d’Aalana -divinité des aventuriers et des explorateurs- qu’elle souhaite s’entretenir avec eux. Ils sont tout ouïs. Son culte souffre de l’hégémonie de celui de Bâtri. Or, il suffirait de perturber cet édifice tissé par quelques notables de Salios pour, sinon inverser la tendance, du moins rééquilibrer les forces. En échange, elle leur fournira des informations sur Salios qui ne manqueront pas de les intéresser. Ne posent-ils pas des questions à tout le monde ? Elle n’est sans doute pas la seule à s’en être aperçue. Ils acceptent, bien évidemment…

Le discours de Lisaé :

« Cela fait longtemps qu’As’Heam’O étend sa nageoire protectrice sur notre ville. Nous vivons en harmonie avec les éléments des eaux. Une citadelle sous-marine, que l’on appelle communément aujourd’hui « citadelle des tritons » fût construite aux abords de la ville. Récemment, les habitants des eaux se sont déchirés provoquant une scission. Une partie, composée majoritairement d’elfes aquatiques, a quitté la citadelle. Ils se sont établis « aux eaux mortelles », un domaine bâti à flanc de falaise non loin de Salios. Les autres sont restés dans la citadelle autour de leur gouverneur, le Marid Quag et de sa femme Naya, la Néréide. Que ne doit-il supporter le pauvre homme ! Ses caprices, ses frasques et surtout sa terrible lubie, que certains qualifient de vices : son amour pour les esclaves, tout particulièrement les elfes drows ou demi-drows. C’est ainsi qu’aujourd’hui, Yuri, habile en affaires, la fourni en esclaves et que les tritons nous apportent des produits de la mer. Dois-je préciser qu’ils assurent notre protection… qu’en échange, nous surveillons ceux des « eaux mortelles », lesquels cherchent des appuis parmi-nous pour renverser les tritons, etc.

Le major et le grand prêtre en tirent de nombreux avantages, le resplendissant paladin croit en nos forces et ferme les yeux sur ce manège,… beaucoup ne s’intéressent pas à la chose, occupés à leurs affaires. C’est le cas de tous ceux et celles qui gravitent autour de la taverne de l’Ogre. Il est bien dommage que Shod ou Julia ne s’en préoccupent pas davantage car ils auraient les moyens de faire cesser ce trafic. Quoique Christina aussi après tout…elle doit donc y trouver son compte. Enfin, quelques personnes plus discrètes soutiennent la faction adverse. Jim, évidemment ; mon second Melmo, malgré tous ses stratagèmes pour détourner mon attention, quelques autres sans doute de moindre importances ou qui cachent particulièrement bien leur jeu… je me méfierai de Cisélie, la hobbit, redoutablement bien protégée pour une simple voleuse de bas étage. D’ailleurs je l’ai vu trafiquer je ne sais quoi avec un elfe aquatique, alors… Je vois bien Sidon, de tempérament faible, influencé par Jim. De plus cela ne m’étonnerait pas qu’il veuille affirmer son indépendance vis à vis de ce père si présent. Après tout, ne pourrait-il pas être détourné de la voie tracée par son paternel ? On peut supposer que des personnes tentent de doubler tout le monde… un jeu dangereux. Je crains que ce répugnant Derick n’ait visé trop haut pour lui. Qui sait s’il n’y a pas quelques divergences au sein du culte de Bâtri ?

Et puis … il y a Milliard, ce riche aventurier propriétaire du manoir qui s’est établi ici pour s’adonner aux arts élémentaires. Pour diverses raisons, il n’est pas parvenu à s’accorder avec les maîtres de la citadelle des eaux. Peut-être a-t-il refusé les avances de Naya… de fait, il a choisi son camp. L’affaire s’annonce plus compliquée. Il semblerait que Milliard ait disparu. On aperçoit uniquement ce nain grotesque rôder dans la ville. D’ailleurs, en y réfléchissant, on ne le voyait jamais ce nain dans les premiers temps. Voilà. Je ne vais pas abattre toutes mes cartes d’un coup. » Ainsi, s’achève son récit

Djalesh s’empresse, avec la retenue qui le caractérise, de lui faire des avances. Étonnement, Lisae ne les repousse pas. Un rendez-vous nocturne est convenu. De retour à l’auberge de l’ogre, Silvermoon leur indique, non sans réticences, le lieu où se cache Nizer. Ils s’y précipitent. Ce dernier loge dans une petite maison insalubre, au cœur du quartier portuaire. S’ensuit une course poursuite rocambolesque qui se termine par la capture d’un homme visiblement éprouvé. L’interrogatoire n’a pas le temps de commencer. Leur prisonnier met fin à ses jours provoquant l’ire de Djalesh.

Reste à poser quelques questions au mort :

• Un dénommé Chartare dirige actuellement les « eaux mortelles » ;
• Un passage souterrain relie le Manoir à l’île de la dague. Il ignore sa localisation ;
• Il ne croit pas que la Citadelle des Tritons communique avec la dague ou le Manoir ;
• Le chat est le maître de l’auberge (encore ! Quelqu’un le leur avait déjà dit).

Pour s’y retrouver :

MF-Level 11 monoclassé