Rêve ? Réalité ? Shade doute encore malgré les démentis de Djalesh. Or, Analinaxaïnea les qualifie de Concordant et Reflet, des termes identiques à ceux qu’elle a employée au cours de son rêve. A n’y rien comprendre.
Il va falloir se mettre en ordre de bataille pour capturer ce hobbit. Deux stratégies s’opposent. La première, celle de Djalesh, directe, prône l’éradication. Sans lui, plus de nommage des Asthénos et la machination ourdit par le Pentacle La juste s’effondre. La seconde, celle de Shade préconise la prudence. Il est préférable de le suivre discrètement afin de découvrir la cache des autres membres du Pentacle.
Ailhiance les rejoint. Il partage l’avis de Shade mais, là n’est pas la question. Il paraît survolté. Il a quelque chose d’important à leur annoncer. La grande prêtresse de Reizhom, Alihäe, elle, … c’est… il bafouille… Ah… c’est quelqu’un d’extraordinaire, magnifique, du jamais vu… une sylphe. Entendez-vous ! Une sylphe d’une beauté inouïe. Il a suffit d’un regard pour que nos deux êtres se rejoignent.
Ailhiance amoureux – un amour platonique, qu’on se le dise – il vaut mieux compter sur Bathsharae, la midnight cat pour l’opération d’espionnage délicate qui nécessite adresse, discrétion et vigilance. L’environnement d’Ilairthe lui conviendra parfaitement. En attendant le résultat de la surveillance de la femme féline, Ailhiance est reparti retrouver sa dulcinée tandis qu’ils ont obtenu une entrevue avec l’astral deva Linthia.
Une rencontre houleuse. Elle ne les aime vraiment pas. Elle leur reproche leur fourberie, leur duplicité, depuis qu’ils sont arrivés dans la ville, ils ne cessent de propager de fausses rumeurs, de discréditer l’équipe en place. Elle fait son travail, qu’ils fassent le leur ! Cet entretien a confirmé que Linthia n’est pas sereine. Il y a quelque chose qui la tiraille… elle semble en proie a des démons intérieurs (sic!). Compte-tenu des circonstances, il paraît préférable de renforcer la sécurité de leur chambre d’auberge. Qui sait ce qu’elle serait capable d’entreprendre dans sa folie?
Au petit matin, alors qu’ils sont attablés dans la salle principale de l’auberge, trois devas en arme entrent et se dirigent d’un pas décidé vers eux. Ils brandissent un document et le posent devant eux. Ils sont en état d’arrestation. Ils s’insurgent. Qu’est-ce que cela signifie. Qui a osé ? Non, ils ne les suivront pas ! L’altercation vire à la rixe. Il s’en sortent et demandent – exigent- à être entendus par Olanthe -l’autre altral deva- ou l’un des deux hermesophons, Shale ou Hapaucq, afin que justice soit rendue.
Malheureusement, c’est celle qui est à l’origine du mandat d’arrêt, Linthia, qui se présente. Elle s’emporte, les invective, insiste pour qu’on les emprisonne, puis, ivre de colère, se jette sur eux. Il faudra qu’ils se mettent à plusieurs pour la maîtriser.
L’affaire est portée devant le roi Zathôr. En pleurs, Linthia s’effondre. Olanthe tente de la réconforter. Elle bredouille. Entre deux sanglots, elle prononce à plusieurs reprises le nom d’une elfe grise dénommée Draakhil qui l’aurait influencée. Ce nom ne leur est pas inconnu. Au cours d’une conversation entre Ailhiance et la sylphe, cette dernière avait mentionné l’existence d’une elfe grise qui se faisait passer pour une adepte d’Amelis. Elle serait arrivée à Ilairthe il y a quelques mois. Il pourrait s’agir de la justicière qui évalue d’un regard ses interlocuteurs. Elle aura trouvé la faille chez la deva. Quant à la troisième, la prophétesse, ils ont découvert de façon fortuite qu’il s’agissait d’une elfe drow qui vivait recluse dans une maison au sud d’Ilairthe et qui étudiait les pratiques mortuaires dans la cité. Les deux autres membres du Pentacle doivent se trouver en bas dans le « Bois aspiré ».
Sans un mot, le temps d’un soupir, une femme au teint diaphane et aux cheveux verts s’introduit dans la salle d’audience du roi, flotte à la vitesse du vent vers Djalesh et le saisit, tandis que d’un regard elle intime Shade à se saisir de sa maisonnée du temps. Ils ont tous les trois disparus… un soupir plus tard une lame effilée argentée fend l’air à l’endroit où ils se trouvaient il y a peu. Encore un soupir supplémentaire et ils sont revenus à leur point initial, la femme disparaissant par la porte d’entrée. L’assistance s’est-elle rendue compte de ce qui venait de se produire ? Sans doute pas. Le Roi, peut-être. L’incident est clos.
Les trois membres du Pentacle la juste ont quitté Ilairthe. Ils supposent que la prophétesse a entrevu qu’ils avaient été découverts. Ils ont accompli leur mission. Plus aucun Asthénos ne sera assassiné ici. Ils ont appris que les némésis des Asthénos prenaient la forme d’une main rampante. Cela expliquerait les marques de strangulation sur le cou des victimes. Ils opéraient via une forme particulière de phantasmal killer ce qui les rendaient presque indétectables.
Ils s’entretiennent en tête à tête avec le Roi. Il sait qui ils sont et la raison de leur présence ici. En guise de reconnaissance, Zathôr leur tend une lettre cachetée à remettre en main propre à la liche Yshosnar, la monarque des morts sur Thalirie, son alter ego. Elle vous accueillera et vous guidera dans la mesure du possible. Il s’agit d’un être compréhensif et éclairé. Un appui indispensable pour vous. Ne lui en demandez pas trop. Malgré son titre, son trône, comme le mien, l’entrave. Avec Plague à vos côtés, vous ne passerez pas inaperçus. Les nouvelles circulent vite sur Nysnmos. Mais… tant que vous avez une des caryatides à vos côtés, vous ne risquez pas grand chose.
De retour à l’auberge, Analinaxaïnea les attend. Elle a préparé ses affaires. Dépêchez-vous, nous n’avons plus le temps d’attendre. Des puissances mécontentes gravitent autour de la cité. Reflet, buvez la potion, nous allons franchir le portail immédiatement. Inutile de prévenir votre sœur. Je vais la remplacer pour le moment. Vous la retrouverez peut-être, elle et les autres, un peu plus loin, en fonction du chemin que vous choisirez d’emprunter. Venez Concordant, nous allons voyager avec une ombre à nos côtés.