Scène 5 Gax – auberge rouge

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Auberge rouge : scène passée vraisemblablement

Insertion survenue à Gax, retour à la réalité temporelle : ici


♦ « Ainsi, tu m’appelais, mon préféré. Comme je suis heureuse de t’avoir vu. »

Le rideau se tira. Dans l’embrasure, l’orc affublé de son tablier ridicule, brandissait un plat duquel on devinait une masse grouillante de vers.

♦ « Oh, merveilleux. Que ces animaux sont appétissants… On s’occupera si bien de nous. Oui, c’est cela pose tout ça ici».

L’orc maugréa. Il allait ajouter quelque chose mais il n’en eut pas le temps. Elle sembla deviner ses pensées.

♦ « Non, inutile de nous apporter des couverts, nous mangeâmes avec nos doigts. Pars ». Trop content, le cuisinier s’esquiva.

Lehjdas regardait le contenu du plat avec une aversion non dissimulée. A chaque rencontre avec la veuve, le rituel se reproduisait à l’identique. Ses longs doigts sans ongles qui tenaient plus de l’appendice tentaculaire se saisirent d’un des vers. Elle le porta à sa bouche, puis l’aspira goulûment. Un bruit de succion rompit le silence. Écœuré par ce spectacle répugnant, Lehjdas reprit ses esprits.

♦ « Je ne vous ai pas appelé » rétorqua-t-il sèchement. Il tentait de conserver son sans-froid. Que lui voulait-elle et depuis quand se trouvait-elle ici ?

♦ « Non ? Oh le petit taquin » Elle lui tapota la main affectueusement, puis l’enserra. Alors qu’il tentait de se retirer, elle maintint sa poigne de fer. Il avait oublié combien elle était puissante. Elle le relâcha enfin. S’agissait-il d’une menace ? Ou était-ce son besoin de toucher tout personne qu’elle côtoyait. Une marque d’affection, peut-être ?

♦ « N’aie pas peur mon petit préféré… je ne suis pas venue pour te dévorer ». Sa langue fine et pointue s’agitait derrière l’armada de ses canines. « Je n’ai pas mangé mon petit préféré encore. Je le cajole, mon petit préféré. »

♦ Lehjdas en avait assez de ce manège. « Non. Ce n’est pas moi. Et je ne comprends pas pourquoi vous êtes ici ? Comment avez vous pu nous retrouver ici ? Qui vous a appelé ? Comment êtes vous entrés ? »

♦ « Oh… tu poseras beaucoup de questions. C’est pour ça que je t’aimerais. Oui. Pour ça et parce que tu … ah, que je suis chagrine, oui… si chagrine de savais que tu t’amourachasses avec ma dulcinée sœur. Tu la désiras. Vous courez en tous sens, là et là, l’un après l’autre…. ohhhhhhhhhhh que ce sera touchant. Que ce fut dommage pour… nous. Mais qu’y ferais-je ? Quand tu la quitteras tout à l’heure. Oui… Oh, qui vois-je ? »

La tête de Cinielle apparut entre les pans des rideaux, ses yeux intenses tournés vers son interlocutrice. Maiale se leva d’un bond. Son corps s’était déplié presque mécaniquement, tel un pantin désarticulé que l’on aurait remonté. Les deux femmes se firent face, se toisèrent, leurs visages étaient traversés par des mimiques étranges. Leurs corps oscillèrent en sympathie mus par de curieux balais de mouvements répondant à une codification complexe. Cette danse se paracheva par une accolade franche et sincère.

♦ « Ma louve, comme nous sommes heureux tous les deux de t’avoir retrouvés. Viens t’asseoir à nos côtés. Nous aurions à discuter. Un ver » ?

Cinielle ne refusa pas le présent que Maiale lui tendit. Elle l’avala avec délectation. Lehjdas regardait tour à tour les deux femmes. Laquelle des deux détestait-il le plus ?

♦ « Ne fais pas cette tête, mon petit préféré. C’est pour toi et rien que pour toi que nous serions nous présenter. Alors, cette causerie ? C’est vrai, la dormeuse…. Voyons, voyons ». Et ses cils blancs balayèrent l’air d’excitation.

Insertion 5 Scène Gax


Les personnages :

  1. Les membres permanents de l’Auberge rouge : ici
  2. Les convives réguliers de l’Auberge rouge : ici
  3. Des intervenants temporaires : Cinielle, Maiale, Lehjdas