51 Le couronnement d’un roi

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Invoquant sa sécurité personnelle, Masaulaé leur annonce qu’elle ne bougera plus de la conque. Un maître assassin la remplacera. Elle assure qu’ils n’y perdront pas au change. D’ailleurs, ce dernier porte un nom, gage d’une notoriété évidente. Il s’appelle Wazam. Ce démon d’ombre au caractère discret dégage une impression d’inéluctabilité qui en dit long sur sa détermination.

Un ombrage dispose de maints atouts. Il a conscience des dangers imminents et détecte, même inconsciemment, ses ennemis les plus menaçants. C’est la raison pour laquelle la porte menant au monde de Dalamok s’est refermée devant lui. Ils ne bénéficieront pas de son soutien. Ombanel est un dragon certes puissant mais cela ne signifie pas qu’il soit sans faiblesses. Il pèche par excès de vanité et d’orgueil. Sa volonté d’asservir ses congénères -les quatre autres symbiotes- l’aveugle. A plusieurs reprises, au cours de longs entretiens télépathiques, Shade s’ingénie à décrypter la pensée de cet être égocentrique. Une approche psychanalytique qui porte ses fruits.

Qu’est-ce qu’un roi sans reine ? Elle a trouvé la faille… Ne serait-il pas tenté de s’associer avec elle, afin de rompre ces années de solitude ? Ne se languit-il pas d’une trop longue attente ? Elle sera là pour l’écouter. Elle veillera sur lui. Shade perçoit toute la charge émotionnelle qui bouillonne dans cet esprit infatué. Il est au bord des larmes. Ombanel a entrevu une image fugitive d’une délicate jeune fille qui, par timidité, se drape dans les ombres à son approche. Il n’a pas osé se montrer trop pressent de peur de la froisser. Comme cette douce fleur embellirait son royaume ! C’est avec peine qu’il susurre son nom. Liacinah.

Shade feint d’être vexée. Le dragon ne ment pas. Il exibe son âme à nu et il est prêt à toutes les bassesses. Ces marques d’avilissements de la part d’un être qui se croit tout puissant ravissent Shade qui en rajoute autant qu’elle peut. Après un conciliabule avec Djalesh, Shade reprend le fil de la discussion. Elle accepte, pour son roi bien entendu, de jouer les intercesseures, bien que, cela s’entend, elle est déçue qu’il ne lui montre pas plus d’attentions. Ombanel est confus, s’abaisse à nouveau. Il est pitoyable.

  • « Mais… la jeune demoiselle a déjà un prétendant ». Shade l’entend rugir. Elle poursuit piane-piane… « Oui, un prétendant. D’ailleurs, oh mon roi, vous l’avez aperçu au village de Lokentrène. Euhm, … mon écuyer, m’escortait ».
  • « Quoi !!! cette misérable chiure ??». Comment ose t-il porter, ne serait-ce qu’un regard, sur ce joyau ? Comment ose t-il entraver le plus haut personnage de ce royaume ? Je vais… Ombanel s’étrangle de rage.
  • «  J’ai cru comprendre qu’il acceptait de vous affronter dans un combat singulier ».
  • « Oui, très bien, …. ahhh, c’est ça, … qu’il m’affronte. Je vais l’écraser. Lui rabattre son claquet à cet avorton… l’écorcher vif. Sa peau me servira d’essuie pieds. C’est ça, qu’il se prépare… je viendrai seul, cela va de soi. Cette affaire doit être maintenue secrète. Je ne veux pas être la risée des ombres… non, surtout pas… Ombanel part. Wazam s’est éclipsé.

3 lunes plus tard, Shade et Djalesh se rendent à la plaine de Dédalie. Ils se sont minutieusement préparés. Shade s’éloigne de quelques pas de son compagnon tandis que Djalesh extrait Mosaûl de son fourreau. La lame vrombit de plaisir. Enfin un combat exaltant. Émergeant de la frondaison des arbres, un lézard approche l’air furibond. Sa queue fouette le sol, les veines de son cou sont gonflées à bloc tandis que ses yeux injectés de sang foudroient son outrecuidant adversaire. Celui-ci, le voyant arriver dans cet état, l’invective et attise sa colère. L’idiot, sûr de son fait, est venu seul et non préparé. Oubliant toute prudence, il se rue sur Djalesh. Derrière lui, une structure érectile mortelle se dresse, un monticule d’ombre s’extirpe de la multitude. Wazam est là.

En dépit de sa force, de ses résistances nombreuses et de l’avantage que lui confère son statut d’ombrage, le combat ne dure pas. Après un coup à trois bandes, Djalesh pourfend son rival imprudent. Ombanel est vaincu. Après avoir été remercié pour son rôle efficace, Wazam se retire.

Inconscient de l’agitation qui s’est emparée du royaume, Djalesh brandit la tête du lézard haut vers le ciel. Une marque de défi envers un royaume qui n’a eu de cesse de l’importuner depuis son arrivée. De son côté, Shade perçoit les bruissements des ombres déboussolées autour d’elle. Le temps suspend son vol. Aucune réponse attendue n’est apportée. En proie au chaos, le royaume s’agite. L’air se charge d’électricité, des myriades de secousses, annonciatrices d’un séisme à venir, se répandent de proche en proche. L’orage gronde.

Indécise, Shade s’est arrêtée. Elle tient l’Onarïe dans les mains, ce joyau magnifique d’une inestimable valeur qui ferait d’elle la Maîtresse des lieux. Le gland étincelant pulse dans ses mains et l’attire. Oui, sa puissance en serait décuplée. Une perspective intéressante… puis, laissant échapper un soupir, elle repousse cette idée délétère et range le précieux objet dans sa poche. Merci sagesse !

Il faut faire vite car les ombres se meuvent et se bousculent autour d’eux. Elles réclament un roi. Ils foncent vers la porte menant au royaume de Dalamok. Mais, ils font face à des whôls déroutés qui ne la reconnaissent plus. Ils doivent fuirent. Ils se réfugient dans la conque.

Enfin ! Dalamok a réussi -non sans mal- à franchir le portail. Il les rejoint. Il met le médaillon autour du cou. Aussitôt le royaume d’Ombralie lui répond. Les vagues d’ombres se déchirent et s’estompent… le royaume est à nouveau serein. Assommé par cette vitalité qui innerve son être, Dalamok titube et sombre dans une démence -certes passagère- mais qui entrave son intervention. Il faudra attendre et veiller, le temps qu’il absorbe et canalise cette nouvelle énergie. Une lune est passée. Le nouveau roi reprend ses esprits.

Accompagnés par les habitants en liesse, ils convergent vers le village. LE TRÉSOR patiente dans le tertre de l’ancien roi. Les yeux scintillants, éblouis par les monceaux d’ors et trésors qui leurs tendent les bras ils sillonnent les tunnels du tumulus. En guise de merveilles, la pénombre les accueille.

Vides. Ils sont tous vides. Il n’y a rien. COMMENT !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!Un dragon sans l’once d’une pièce d’or. Rien sur lui ! Rien dans son antre ! Remboursé !! Un dragon pauvre, clochardisé, sans un sous. Comment est-ce possible ??? Un mythe se brise….

Pour clore cette journée, une sinistre journée à oublier, prétextant un engagement avec l’équipe de la conque, Li-Ann refuse de les accompagner chez Akwest Babasak. La plaie !

MF-Level 15-15/6