A propos des deux grandes failles de Thalirie

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A une dizaine de kilomètres au sud de Thalirie, deux grandes failles d’une dizaine de mètre de largeur chacune orientées Nord-est / Sud-ouest et Nord-ouest / Sud-est s’écartent pour disparaître dans le lointain. Ces failles encadrent de douces collines aux formes arrondies. Dans cette zone, on observe quelques fissures qui augmentent en importance à mesure que l’on s’éloigne de la cité au point de former un vaste carroyage. Ces fissures sont apparues lors de l’irruption du courant erratique, ce fameux vortex.

Plusieurs expéditions ont été menées sous la conduite d’Hesmer, de Maïjire ou d’Aquira. Non sans difficultés, elles ont tenté de s’approcher au plus près des deux failles mais sans grand succès. La zone est fortement perturbée et le nombre de Son of kyuss et de Necrophidius augmente au fur et à mesure que l’on s’approche des failles. Furyson sillonne les collines d’une faille à une autre, nullement incommodé par les déflagrations énergétiques qui se déchaînent dans la zone. A croire qu’il s’en nourrit.

Il y a peu, l’un des fouineurs de Thalirie, Maâl, – ces midnight cat au service des deux sentinelles de la cité – est parvenu à se fondre dans l’environnent et à se glisser dans la faille orientée Nord-ouest / Sud-est. On sait aujourd’hui que l’épicentre du vortex se situe dans l’autre faille. On peut supposer que l’intérieur de l’autre faille sera similaire mais que les phénomènes énergétiques y seront décuplés. Il faut préciser qu’après son escapade, il fut nécessaire de lui prodiguer des soins importants et qu’il reçu toute l’attention des serviteurs de Lûthsana. Ce n’est que plus tard qu’il a pu fournir ces renseignements intelligibles. Voici ce que Maâl nous a dépeint :

« J’ai suivi une grande ligne sur le sol qui zigzaguait m’aplatissant à chaque nouvelle bourrasque tout en m’accrochant aux buissons. Au fur et à mesure que j’avançais, la ligne s’ouvrait davantage. Je cherchais un endroit adéquat pour m’y glisser mais sans succès. Enfin, j’ai trouvé un orifice circulaire. Je m’y suis jeté précipitamment car une troupe de serpents à crânes s’approchait.

L’intérieur était baigné d’une lueur forte et aveuglante ce qui me contraria car Je n’apercevais aucun endroit pour me dissimuler. Un bruit perçant m’a fait sursauter. Une sorte de sirène stridente qui m’a déchiré les tympans. Pendant quelques secondes, j’ai été sonné. Je me suis tapis dans une des rares anfractuosités et j’ai observé mon environnement avec attention.

Le conduit par lequel je m’étais faufilé aboutissait dans une sorte de cavité circulaire d’une dizaine de mètres de diamètre. Le sol était recouvert d’une herbe blanche douce mais collante. L’air était humide et des gouttes d’une substance laiteuse au goût amer me tombait dessus. J’ai aperçu non loin deux ouvertures toutes rondes qui ressemblaient à deux hublots. L’un était fermé par une sorte de membrane transparente, l’autre était ouvert. Ne voyant rien venir j’ai tenté de m’approcher du second. C’est là que je me suis rendu compte qu’il était difficile de se déplacer car l’herbe me collait aux pattes et le liquide qui s’était répandu sur mes poils se solidifiait peu à peu. J’ai eu la sensation d’être pétrifié. Je me suis ébroué vigoureusement sans grand résultats. Alors, j’ai adopté une consistance semi-éthéré et j’ai senti que ma situation s’arrangeait. J’ai repris ma marche vers le hublot. J’ai regardé à l’intérieur. De l’autre côté il y avait une cavité identique avec trois autres hublots dont un au sol. Je me suis dit que si ça continuait comme cela, j’allais finir par me perdre. J’ai tenté de me téléporter à mon point de départ mais je suis resté sur place. J’ai hésité.

Je m’apprêtai à m’engager quand quelque chose s’est extirpé du hublot sur le sol. Je me suis caché. Cela ressemblait à un serpent avec un crâne très mince et un corps translucide. Il glissait sur l’herbe collante avec aisance. Sa tête très allongée ne cessait de grossir et de se rétracter. Ses yeux exorbités brillaient fortement et projetaient deux faisceaux bleus intenses. Il s’est mis à émettre un sifflement strident qui m’a hérissé les poils. Et puis, il m’a vu….

Passé le moment de sidération je me suis rué vers la sortie avec ce vers infect à mes trousses. Je me suis échappé de justesse puis je suis revenu ici décrire ce que j’avais vu ».

 

Par la suite, des recherches ont été menées. Nous nous sommes gardés de nous introduire à l’intérieur. Nos plus éminents spécialistes ont cartographié l’essence du vortex. Il semblerait que ce vortex forme une sorte de spirale qui s’enroulerait de gauche à droite. En voici une esquisse :