Une barque munie de deux rames glisse sur les flots et s’approche d’eux. Un être encapuchonné se tient debout à sa poupe, les bras croisés. On distingue sous son épaisse capuche une paire d’yeux blancs étincelants et un visage grimaçant. Il ne s’agit pas d’un mort-vivant. Le passeur ne parle pas mais les comprend.
Une pluie diluvienne s'abat sur une mer sans fin. L'air, qui est heureusement respirable, charrie d'innombrables particules multicolores qui obstruent la vision. Des éclairs scarifient le ciel et s'abattent sur les flots avec fracas. Des écharpes de nuages bourdonnants diaprent un ciel oranger sans relief.
Corindel, le nouvel architecte attend des directives claires de la part de ses employeurs. Car, il faut bien l’avouer, le maître d’œuvre est tiraillé entre d’un côté des demandes d’aménagements grandiloquentes et souvent farfelues, et de l’autre des exigences de sévérités et de noirceurs. Qui entendre ?
Il s'agit du comte Von Stradt, qui habite sur les berges du lac profond, aux pieds des monts sombres. On l'appelle là-bas Monsieur le comte. Ce personnage haut en couleur est un vampire Lord immensément riche, aux multiples talents.
Ces passages se présentent sous des formes diverses: arches, tunnels, trous béants, interstices, vasques. Il sont campés en des lieux improbables, le plus souvent dans des places reculées et désertiques.