Insertion survenue à Fant, retour à la réalité temporelle ici

…Assiette. Elle n’avait pas pu s’en empêcher. Un poison. Il avait vu ses doigts agiles se glisser dans la poche du marchand puis se replier sur une quelconque babiole qu’elle avait sans doute aperçue au détour de la conversation. Le marchand n’avait rien vu, rien senti. Obnubilé par les longs cheveux verts de la jeune femme qui se mouvaient devant lui, il la dévorait du regard, certain que son argent l’inciterait à passer la nuit avec lui. Il la saoulait de sa logorrhée verbale qu’elle alimentait d’un sourire discret ou d’un léger hochement de tête compréhensif. Soudain, prétendant un rendez-vous urgent, elle le quitta, le laissant pantois, lui qui croyait avoir ferré le bon coup. Elle rejoint son compagnon. Ce dernier trépignait. Ses doigts gantés martelaient la table de l’auberge. Il était furieux. Il la regardait d’un regard assassin, ce qui l’amusait beaucoup. Tant de risques alors qu’ils étaient impliqués dans une affaire d’une importance capitale. Une opportunité pour localiser celui qui avait des informations à leur communiquer au sujet de l’objet convoité par tous. Ils allaient enfin apprendre la nature de l’objet. Un moyen de porter un coup à la Désinvolture qui les écrasait et elle s’égarait dans ses frivolités habituelles…

Elle ne comprenait pas la raison de sa colère. Que lui importait qu’elle se fasse piéger et capturer. Ne lui avait-elle pas dit qu’il suffisait de penser à elle… il la localiserait aisément… les défenses qui la retiendrait prisonnière seraient insuffisantes…même les lieux soi-disant protégés des mycéliums… rien ne pouvait la priver de liberté longtemps. Sa nature de fée… alors pourquoi s’énerver puisqu’il viendrait la délivrer tôt ou tard, lui ou un des autres. Ils venaient toujours. Elle avait confiance en eux. Elle affichait un large sourire satisfaite de sa victoire… et lui enrageait au point de renverser le contenu de sa chope dans son assiette…

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