Insertion survenue à Fant, retour à la réalité temporelle : ici
Une ombre plus noire que la nuit se détache du mur de la bâtisse. Elle quitte son poste d’observation et s’approche de nous. L’un d’entre nous vint à sa rencontre. Nous savions que parmi nous, elle serait celle-là. Les deux ombres fusionnèrent pour ne devenir qu’une puis se séparèrent. La première se retourna en direction d’une silhouette qui se dirigeait vers eux. L’arrivante, car il s’agissait selon nous d’une femme, se déplaçait avec une élasticité et nonchalance remarquables. Elle les dominait en taille. En comparaison de notre noirceur, elle luisait dans la nuit. Elles se firent face. La rencontre se fit en silence, fruit d’une reconnaissance de longue date. Chacune traçait dans l’air des figures sinueuses singulières. Ce manège avait tout lieu d’un langage codé. Enfin, l’ombre se recula légèrement et lui baisa la main cérémonieusement. La forme claire se retira avec sa démarche caractéristique… nous distinguions qu’elle n’était plus la même… Il nous rejoignit. Il était galvanisé. Il l’était toujours quand il la retrouvait. Instants fugaces mais intenses. Nous l’entourâmes tous les quatre, mus par un plaisir partagé.
Insertion 8 Scène Fant