Insertion survenue à Fant, retour à la réalité temporelle : ici

…la dernière. Ils s’étaient côtoyés toute la journée échangeant parfois de brefs regards lourds de promesses à venir. A aucun moment ils n’eurent le loisir de se retrouver seuls en tête à tête. Le siège s’annonçait interminable. Ses généraux n’avaient de cesse de l’accaparer, chacun apportant des nouvelles de plus en plus sombres. Il faudrait tenter une sortie dont l’issue était incertaine. Il ne pourrait compter sur l’aide de personne. Nahliacie, peut-être. Elle trouverait le moyen de l’emmener loin d’ici. Elle se faufilerait. N’allait-elle pas s’égarer attirée par on ne sait quel motif futile ? Étrangement, son amante ne semblait guère se soucier de la situation. Elle paraissait désabusée, son regard triste et langoureux, plongé vers un lointain inaccessible.

Il se remémorait le jour de leur rencontre. Au détour d’un chemin il l’avait croisée fuyant des maraudeurs qui la traquaient. Ils s’étaient presque heurtés. Étrange coïncidence si l’on y songe. Une forêt de plusieurs dizaines de milliers d’hectares. Il avait envoyé plusieurs de ses hommes éliminer les pillards. Des hommes aguerris ayant une grande expérience de cet environnement. Aucuns d’entre eux ne revint. On ne retrouva jamais leurs corps. Quand il l’avait questionné à leurs sujets, elle se montra évasive. Elle s’était contentée de fuir. Que faisait-elle ici, une tunique en lambeaux pour seul habit, sans armes ni défenses ? Que lui avait-elle répondu déjà? Il ne s’en souvient plus. Oui étrange… mais il tenait à elle. Peu importait la part de mystère qui planait autour d’elle. Elle ne s’alarmait pas alors que cette nuit serait sans doute la dernière et …

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